Jeunesse et garba : une histoire d’amour ?

Un plat de garba

Un plat de garba

Le garba est une nourriture faite à base de manioc appelé communément attiéké. En Côte d’Ivoire, le garba est généralement vendu par les nigériens. Aujourd’hui la majorité des jeunes ivoiriens ne peuvent s’en passer. Pendant que certains le consomment à l’école pour leur déjeuner, d’autres en mangent le soir pour leur dîner. Il y a donc une histoire d’amour entre la jeunesse et ce plat national. Pourtant à voir les garbadromes (les lieux de vente du garba) on se demande comment les jeunes ivoiriens arrivent à consommer cette denrée ? En effet on note une insuffisance des pratiques d’hygiène dans les garbadromes ! La même huile est utilisée sur plusieurs jours voir des semaines pour griller les morceaux de poissons. Il n’y a pas de serviette à proprement parlé pour s’essuyer les mains : une grosse serviette de bain est utilisée par les clients pour se nettoyer les mains après le repas. Cette unique serviette est toujours sale faute de la laver. L’eau pour la plonge n’est jamais propre d’autant plus qu’elle sert également aux clients pour se laver les mains. Malgré ce manque d’hygiène, les jeunes ivoiriens raffolent du garba qu’ils consomment sans réellement se soucier des dangers qui les entourent.

Apres nos investigations, il s’est avéré que si les jeunes fréquentent autant les garbadromes  c’est parce que les prix sont plutôt accessibles à leurs bourses. Avec la somme de 200 frs CFA, ils peuvent s’offrir aisément un plat. Ce n’est pas le cas ailleurs dans les nombreux maquis et restaurants de la capitale ivoirienne. Le garba sans risque de se tromper est plus un bourratif : les jeunes l’adorent parce qu’il rassasie vite ont-ils soulignés. La manière de préparer le garba aiguise également leur appétit nous ont-ils indiqué. En effet le garba se consomme avec de la tomate, de l’oignon, du piment, du sel, du cube Maggie et du poisson thon. Le mieux qu’on puisse dire c’est que le garba est entrée dans les habitudes alimentaires des jeunes ivoiriens et ne compte pas en sortir maintenant. Alors pour palier à l’insuffisance d’hygiène dans les garbadromes, certains jeunes ivoiriens se sont invités dans le très compétitif domaine de  la vente de garba en mettant un point d’honneur sur la propreté. Malheureusement ces derniers sont encore une petite poignée !

Hubert Bravo

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